Le site de généalogie de Catherine et Michel Meste


Mes ancêtres dans la cathédrale Notre-Dame de Lescar

Michel Meste (Sosa 1)

 

    Plusieurs princes du Béarn et rois et reines de Navarre ont été inhumés dans la cathédrale Notre-Dame de Lescar : François Phoebus (roi de Navarre), Marguerite d’Angoulême (sœur de             François Ier et grand-mère de Henri IV) et d’autres, comme l’indique la plaque de bronze ci-dessous, marquant dans l'abside l'emplacement de la crypte funéraire où ils ont été ensevelis.

Sepultures des Rois de Navarre à Lescar


    Malheureusement, leurs tombes ont été détruites avant le début du XVIIème siècle, en particulier à la suite des guerres de religion.

Plusieurs notables lescariens (plus ou moins illustres…) ont eu par la suite le privilège d’avoir une sépulture dans la cathédrale Notre-Dame ou dans l’église Saint-Julien, comme en attestent leurs dalles funéraires. Cela a été en particulier le cas de quelques-uns de mes ancêtres (ou de leurs très proches), comme nous allons le voir plus loin.

Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire de ces deux édifices, on pourra trouver des informations intéressantes dans les sources suivantes :

a)      Les ouvrages de Denis Labau : Les évêques de la Cathédrale de Lescar et Lescar, Histoire d’une cité épiscopale du Béarn [Marrimpouey, Pau]

b)      L’article de Wikipedia consacré à Notre-Dame : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame-de-l%27Assomption_de_Lescar

c)      Un article du début du XXème sur l’histoire de Notre-Dame de Lescar, de M. Lanore : https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1904_num_68_1_12548

d)      La publication de Magali Pomente : Lescar au Moyen Âge : organisation urbaine d’une cité épiscopale, accessible sur internet à l’adresse https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01094155v1/file/M1CS%20PomenteM.pdf

e)      L’article dans Persee : https://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1931_num_17_77_2593

... Et pour ceux qui ne peuvent pas aller à Lescar, une visite virtuelle de Notre-Dame : https://my.matterport.com/show/?m=2dKciQjnXcN.

 

Les sépultures de mes ancêtres

Les dalles funéraires dont il va être question ici sont mentionnées dans l’ouvrage de Hilarion Barthety (1842-1913, historien et archéologue du Béarn) : Les pierres tombales de la cathédrale Notre-Dame et de l’église Saint-Julien de Lescar [Pau 1909] , et reprises dans Gallica à l’adresse : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10560312b.r=%22les%20sepultures%20de%20Notre%20Dame%20et%20de%20saint%20julien%22?rk=21459;2

Mes ancêtres concernés par ces sépultures sont listés ci-dessous, et mentionnés avec leur n° Sosa (de cujus : Michel Meste).

 

1.     Jean LABADOT et Anne MINVIELLE

 

 

Tombeau de Jean Labadot Tombeau d'Anne Minvielle
Jean Labadot (Sosa 1202) et son épouse Anne Minvielle (Sosa 1203) figurent parmi les lescariens qui ont été inhumés dans la cathédrale. Dans leurs épitaphes, on apprend que Jean est mort (à Lescar) le 3 janvier 1691 à l’âge de 86 ans (il est donc né autour de 1605). Les manques dans les BMS de Lescar ne permettent pas de retrouver ces événements. On y confirme aussi la date de décès d’Anne (le 1er avril 1674 à Lescar).

Il est très possible que Jean Labadot ait été jurat de Lescar (voir fin de texte), mais nous n’avons trouvé aucun élément probant pour le confirmer.

De nombreux Labadot ou Minvielle étaient présents à Lescar depuis le début du XVIIème siècle (et certainement avant). Dans le terrier de Lescar de 1643, on mentionne la présence de :

·         Claude Labadot dit le Boupat (au Vialer). Précisons que l’on trouve à Lescar un Arnaud Labadot (d’Artix, comme précisé à la naissance de sa fille Elisabeth le 18.5.1621 à Notre-Dame) marié à une Marie Boupat dite Ladebat, qui ont eu deux filles en 1615 et 1621.

·         Jean Pierre de Labadot à Baroou-Dessus (à La Hourquie)

·         Jean de Labadot, demi-frère du précédant à Baroou-Debat

·         … et un nombre non négligeable de Mimbielle (hommes ou femmes, y compris dans le vic de la Cité)

Il semble très peu probable que notre Jean Labadot soit le fils de Claude, étant donnée l’absence de Claude et Marie dans les parrains/marraines de ses enfants.

 

2.     Henri MEILHON (de Meilhon)

Tombeau de Henri MeilhonHenri Meilhon (Sosa 298), né le 11 mars 1676 à Saint-Julien, était laboureur et a exercé la charge de jurat à Lescar. Sa tombe est elle-aussi dans la cathédrale (voir ci-contre à droite). Il a été marié à Marie Bourdiu dite Malecourrède. Il est décédé le 10 mars 1751 (St Julien). Il a été dit « Laprima » car sa mère s’appelait Domengine Lassus dite Laprima, et « Malecourrède » étant donné le nom de son épouse (cette dernière étant la petite-fille de Jean Bourdiu dit Malecourrède). Son père était Jean Meilhon dit Abadie.

Le plus ancien (dans les archives) portant ce nom à Lescar était un certain Ramonet Meilhon, marié (avant 1624) à Agne Labordette. On trouve plus tard un couple Arnaud Meilhon et Marie d’Abadie, mariés avant 1633 (ND), qui pourraient être les parents du Jean Meilhon vu ci-dessus.

Dans le terrier de Lescar de 1643, on trouve « … un champ appartenant à Malacorrède », ainsi qu’un couple : Jean de "Lassim" (certainement Lassus) et sa femme Marie de Malacorrède.

 

3.     Les Foix (ou de Foix)

Au début du XVIIème siècle, on trouve à Lescar une fratrie de Foix, dont nous n’avons pas pu retrouver les parents :

a)      Marguerite de Foix (Sosa 1357), mariée à Jean Bégué dit Lassalle (Sosa 1356), chirurgien de Lescar. Ils auront 5 enfants, dont Dominique, qui sera maître chirurgien et jurat, André qui sera lui aussi maître chirurgien, et Catherine qui épousera le sculpteur André Giraudy.

b)     Isabeau de Foix, qui épousera le peintre Guillaume d’Alary.

« François Bardou, peintre et doreur, né à Paris, […] vint à Lescar se marier avec Jeanne-Thérèse d’Alary, fille de Guillaume d’Alary, peintre, habitant à Lescar » [Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau, 1er Janvier 1873. Article de Paul Raymond : Notes pour servir à l’histoire des artistes en Béarn]. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34255c/f132.item

 
Les liens de sororité entre Marguerite et Isabeau sont attestés dans le contrat de mariage de Dominique Lassalle (fils de Marguerite) et d’Isabeau d’Authàa.Le tombeau des Foix

      c)      André de Foix, maître apothicaire et jurat, qui épousera Suzanne de Seguet. André décèdera le 8 juillet 1690, et Suzanne le 17 mai 1683. Ce sont les tombes d’André et Suzanne (l’une à côté de l’autre) qui sont données ci-contre à gauche.

Après le décès de Suzanne, André s’est remarié avec Jeanne Morter dite Poulit, qui lui donnera deux enfants : Jean de Foix (qui sera apothicaire comme son père), et Isabeau de Foix, qui se mariera en 1710 avec Jean-Pierre Castaing-Foix (qui sera notaire royal et apostolique de Lescar… et qui lui donnera 14 enfants).

Les parents de Jean-Pierre Castaing-Foix (Jean Castaing, marchand, et Catherine Laborde) ont aussi leur pierre tombale dans la cathédrale.

 










4)  Les Arporet (ou d'Arporet, ou Darporet)

Dans mes ancêtres Arporet du XVIIème siècle, figure une fratrie composée de :

o   Marie (Sosa 1429) qui épousera Mathieu Lau

o   Bertrand Arporet (Sosa 1074), qui épousera Marie Bedora

o   Autre Bertrand Arporet, avocat, qui épousera Jeanne Pon. Bertrand et Jeanne auront 8 enfants, dont Marie, décédée le 15 aout 1698 à l’âge de 36 ans, dont la tombe est donnée ci-dessus.



Tombeau des Arporet
Tombeau de Marie Arporet



Les jurats

Les États de Béarn se constituent dès la mort de Gaston III Fébus, survenue le 1er août 1391, à partir de la cour des communautés et de la Cour Majour. Ils avaient pour tâche d’assister le vicomte dans ses fonctions judiciaires. C’était une sorte de tribunal suprême. Ils siègent pour la première fois le 8 août 1391. Les États de Béarn étaient composés de deux chambres : le Grand-Corps et le Second-Corps.

            Le Grand-Corps était la chambre du clergé et de la noblesse. Ses membres étaient :·les 2 évêques de Lescar et d’Oloron, et les abbés des trois principales abbayes du Béarn : celui de l'abbaye de Sauvelade, celui de l'abbaye de Larreule et celui de l'abbaye de Lucq ;  quatorze barons du Béarn ;  autres gentilshommes.

            Le Second-Corps était la chambre du Tiers-État. Elle était composée des jurats des quarante-deux communautés d'habitants du Béarn, notamment Lescar.

Souvent issus des bourgeois, les jurats étaient les représentants (élus) de la communauté locale : la  communauté des « voisins » (appelée  bésiaü). C'étaient les véritables gestionnaires de la vie publique en Béarn. Notons que la qualité de voisin se transmettait d’une génération à l’autre : l’héritier (ou l’héritière) seul(e) accédait au rang de voisin.

Ces jurats cumulaient les pouvoirs judiciaires et de police. Ils étaient, avec les gardes, les répartiteurs et percepteurs des impôts de l’état : taille, etc... Ils étaient aussi chargés de la police, de la sécurité publique, de la répression, du vagabondage, de l’hygiène publique (assainissement des lieux, écoulement des eaux, enfouissement des animaux morts, surveillance des jeux et des cabarets, contrôle des boucheries, des apothicaires, constatation des filles enceintes, etc.) de la voirie... Ils convoquaient également pour l’ar-mée.
                 En tant que délégués du vicomte, ils étaient chargés de la basse et moyenne justice. Comme juges civils, ils tenaient cour ordinaire au lieu judicial, avec le bayle et le notaire. Ils avaient là un rôle de conciliateur. Leur jugement était susceptible d’appel. Ils taxaient les vivres, veillaient à l’observation des taxes, vérifiaient les poids et les mesures (ce qui n'était pas à l'époque une mince affaire). Enfin, grand privilège, ils bénéficiaient de la sonnerie à toute volée lors de leurs obsèques.

Une date-clé concernant la justice au Béarn est 1620, qui voit Louis XIII créer le Parlement de Navarre et du Béarn, à la suite du rattachement du Béarn et de la Basse-Navarre à la couronne de France. Son ressort comprenait le Béarn, la Basse-Navarre et la Soule. Il remplaçait les organismes mentionnés plus haut, les jurats jouant grosso modo le même rôle que précédemment.




















 

 







Auteur : Michel Meste.      Pages réalisées avec Kompozer.