Le site de généalogie de Catherine et Michel Meste


Mes ancêtres dans la seigneurie du Laur

 

Michel Meste (Sosa 1)

 

 

                Depuis le début du XVIIème siècle, nombreux sont mes ancêtres lescariens qui habitaient ou avaient des terres dans un lieu appelé Laur, situé entre Lescar et Lons, du nom d’un petit ruisseau qui le traversait (le Laü, ou Laou). Dans ce qui était la seigneurie du Laur, en partie située sur le plateau dominant la vallée du gave de Pau, se sont succédés plusieurs seigneurs à partir du XIIIème siècle. Nous allons nous intéresser ici à cette seigneurie, ainsi qu’à mes ancêtres qui y ont vécu. Les quelques sources utilisées sont listées à la fin du texte, et leurs références mentionnées dans ce dernier. Certaines de ces sources sont accessibles sur le web.

 

La seigneurie du Laur

La première mention de cette seigneurie a été trouvée en 1286 dans un accord de succession entre le vicomte Gaston VII de Béarn et ses filles ([1], [2]). Il concerne Arnaud Guilhem, seigneur du Laur, qui signe avec plusieurs autres seigneurs béarnais, ce qui montre son importance dans l’aristocratie de la vicomté. De plus, à cette époque, « …la petite bourgade de Pau était alors un appendice d’Ossau, alors que Lescar relevait pour sa part de la juridiction de l’évêque : le Laur, seigneurie laïque proche du pouvoir vicomtal, contrôlait l’un des chemins de transhumance, celui de la Hélèra, venant de la montagne […] et ralliant le plateau du Pont-Long » ([1]).

Toujours dans [1] : « En 1365, un censier dresse le rôle des fiefs dus au vicomte de Béarn par les habitants du Laur » ; le Laur était donc, au moins en partie, vassal de la vicomté de Béarn. La noblesse béarnaise n’était pas héréditaire, plusieurs familles se succèderont. On peut lire aussi, concernant le conflit pour le Pont-Long entre Ossau et Lescar : « Il est possible aussi que le Laur ait revêtu aux yeux de Gaston VII une grande importance stratégique… ».

Le 25 mars 1771, une délibération du corps de ville précise que le Laur est une entité distincte de Lescar. Il y a un seigneur qui nomme des jurats et perçoit des fiefs, mais ce sont les jurats de Lescar qui répartisse la taille [1].

Notons aussi que les habitants du Laur dépendaient de la paroisse Notre-Dame de Lescar, et que c’est après la Révolution, en 1792, que le Laur fut rattaché à la commune de Lescar.

 

Les limites du Laur 

Plusieurs sources permettent de préciser les limites de la seigneurie du Laur. Dans [1], on mentionne qu’en 1538, un dénombrement présenté par Jeanne de La Porte, dame du Laur, indique que le Laur « s’étendait de la Croix de Mariotte, face à la cité de Lescar, en haute ville, et de la porte de Morlaàs, au cami qui tira a Tarba, la rue Lacaussade, jusqu’au Bilaà et à Lons ». 

Le Laur, sur près de 400 ha, du gave jusqu’au plateau de Pont-Long, associait plusieurs terroirs complémentaires : une zone de barthes (plaines alluviales) près du gave, un espace de plaine à prairies et labours puis, après un revers de coteau escarpé, une frange méridionale du plateau de Pont-Long ([1]).

 Comme on le verra plus loin, la maison de mes grands-parents comme celle des Adam-Balagué étaient situées à la limite du Laur, respectivement place de la Croix Mariotte et à la côte du Vigné toute proche.

Dans le terrier de Lescar de 1643 ([4]), dont on reparlera souvent, il est confirmé en particulier que le Laur allait jusqu’au gave de Pau. Dans [1], les auteurs donnent une « cartographie sommaire » du Laur, que l’on donne ci-dessous, où les limites sont en rouge :

carte du Laur


A l’intérieur de cette seigneurie, se trouvaient une motte castrale (dite Tucoü), sur laquelle il y eut un édifice seigneurial, et une villa antique gallo-romaine, implantée au 1er siècle (point rouge), ainsi que la très ancienne chapelle Saint Michel, qui a disparu ([5] [6]).

 

Mes ancêtres dans la seigneurie

La présence de patronymes dans la seigneurie du Laur est attestée par :

-           Un dénombrement des feux, ou maisons habitées, de Lescar, de 1385 ([3])

-           Le terrier de Lescar de 1643 ([4])

-           Le terrier de Lescar de 1739 ([7])

-           Les nombreux actes notariaux, actes de baptême, mariage ou sépultures disponibles aux archives départementales ou municipales, qui témoignent de cette présence.

 
Nous avons classé ces patronymes par ordre alphabétique :

 

          Adam-Balagué

Si pendant longtemps, et encore récemment, les Adam-Balagué ont habité à la côte du Vigné, qui était à la limite ouest de la seigneurie, plusieurs sources mentionnent qu’ils possédaient des terres dans cette dernière. Mentionnons :

En 1739 : « Les Adam-Balagué possèdent une pièce de terre […] dans la lande au quartier de Lousse, confronté aux terres de Gassiot, du Laur. […] Autre pièce de terre chemin de Morlaàs, confronté aux terres de Heugué dit Migencer, du Laur » ([7]).

Il s’agit certainement de Jean Adam-Balagué, jurat, Sosa 264.

Le couple Jean Adam-Balagué, laboureur, et Marie Lahille (Sosa 66 et 67, mariés en 1783) habitaient rue Carrerot, au Laur, comme ce sera le cas de leur fils Jean (marié à Marie Sempe en 1821). On pourra trouver toute la saga des Adam-Balagué dans : http://genealogie.mestenerzic.fr/adam-balague.html

 

          Claverie dit Miegencer (Migencer)

Dans le terrier de 1739, on mentionne : « Jean de Claverie dit Miegencer, laboureur, possède au terroir du Laur une pièce de terre, et dépendances […] où il a baty maison, grange et jardin… ».

Il s’agit du Jean (Sosa 1106) marié à Jeanne Izarte (Sosa 1107, avec contrat de mariage en 1686, mentionné dans un tornadot de 1689). Ils auront une fille : Marie (Sosa 553) qui se mariera avec Jean Pierre Heuguet (Sosa 552), donnant une descendance de patronyme Heuguet dit Migencer.

Nous n’avons pas pu trouver d’éléments probants concernant les ascendants de Jean et Jeanne.

 

          Encastet dit Balembits

Dans [7], nous trouvons au terroir du Laur : « Arnaud Encastet dit Balembits aîné (Sosa 356, marié à Magdeleine Lau), fils aîné de Bernard Encastet dit Laussatte et de Jeanne Lauga. Il a hérité de son père maison, place et jardin ».

Nous n’avons pas pu trouver de lien avec Isaac Balembits (né à Pau, marié avec Catherine Casaubon, dont les enfants sont tous de Lescar) qui est décédé en 1647 ; il était greffier des insinuations, et a été inhumé dans la cathédrale de Lescar.

 

          Gassan

Toujours dans (7), figure : « Arnaud de Gassan m. tailleur cadet habitant et marié avec l’héritière de Jean de Lahitte dit Pascoau possède demy journade neuf escats de terre à la plaine du Laur […] l’autre moitié étant sur Joseph de Gassan frère cadet ».

Plus loin : « Raymond de Gassan possède au chemin de tarbes au terroir du Laur une pièce de terre des dépendances de Barthety… ».

Et enfin : « Joseph de Gassan cadet charpentier possède à la plaine terroir du Laur demy journade neuf escats de terre joignant celle d’Arnaud de Gassan son frère cadet pour l’avoir prise en dot de son frère aîné … ».

 Il est question ici des enfants du couple Jacob Gassan dit Utou (Sosa 716) et Jeanne Bellocq dite Joandou (Sosa 717) : Raymond (Sosa 358), marié à Bernardine Arramonde dite Bureu (Sosa 359), Joseph (marié à Bernardine Montagnette), et Arnaud, marié à Jeanne.

 

          Hargoa dit lou Bilaà

 Dans le terrier de 1643, au Laur, on trouve : « meste Arnaud de Fargoa, dit le Bilaà, riche propriétaire… ».

Arnaud Fargoa (Fargoua, Hargoua) (Sosa 1070, a été marié avant 1640 à Jeanne Péré (Sosa 1071). Son fils Pierre (Sosa 594), qui sera appelé Lafargue dit Lou Bilaà (comme sera appelée aussi sa descendance), sera marié à Jeanne Authaà dite Micolau.

Le domaine du Bilaà faisait partie du Laur. Le château du Bilaà (ou château d’Ariste), construit au milieu du XIXème siècle, situé sur un ancien oppidum protohistorique, abrite aujourd’hui l’hôtel de ville de Lescar.  

 

          Herran, Carrere

Le terrier de 1739 mentionne : « Jeanne de Carrère, héritière de ladite maison, épouse en secondes noces de feu Bernard de Herran, possède à la plaine des dépendances du Bilaà une pièce de terre au parsan de Rebèque… ». De plus :

« Item possède autre pièce de terre […] le long du chemin qui tire à Monhauba… ».

 

Monhauba faisait partie du Laur d’après le terrier de 1739. On trouve en effet Monhauba dans ce dernier, à la rubrique Terroir du Laur :

« Jean de Herran, laboureur de Monhauba, possède en la plaine parsan de Rebeque… ».

Que savons-nous sur ces personnes ?

Jeanne de Carrère (Sosa 267) a épousé Bernard de Herran, Sosa 256 (contrat de mariage du 7.2.1706). Elle est la fille de Jean de Carrère (Sosa 534) et Christine Lafargue (Sosa 535). Cette dernière n’est autre que la fille du couple que nous avons rencontré plus haut : Arnaud Lafargue dit Lou Bilaà et Jeanne Péré.

On rencontre aussi ce même Jean de Carrère dans le terrier du Laur :

« Jean de Carrère possède à ladite rue de Lacaussade, et tout près du chemin royal, un lopin de terre affiéfé de Mr de St Martin seigneur du Laur où l’on a baty une maison… ».

De son côté, Bernard de Herran est le fils de Jean de Herran, de Monhauba (voir ci-dessus), marié à Jeanne Pillard.

 

          Lahite dit Pascouau

Dans le terrier de 1739, on trouve : « Jean Lahitte dit Pascoau, charron à Las Bordes, possède une place à prendre aux places de Perraix aîné, où il a baty une maison contenant deux places et demy… ». De plus :

« Item possède la moitié d’une pièce de terre labourable située sur la plaine du Lau… ».

Jean Lahite (Lahitte) (Sosa 374) est le fils de Jérôme Lahite (Sosa 748) et Suzanne Pascouau. Il a été marié à Jeanne Hargouet (Sosa 375).

 

          Meste

Le 14 janvier 1769 voit se marier à Lons : Bernard Pierre Meste dit Miquelot (dit aussi Maucor, Sosa 64), boulanger, et Catherine Labat dite Seris (Sosa 65).

La présence au Laur de ces ancêtres est attestée dans plusieurs documents :

-           A l’occasion de leur mariage, il est précisé (BMS) « Bans de mariage entre Bernard Meste, brassier, habitant au Laur et Catherine Seris dite Massou, habitant au Laur… ».

-           Un contrat de vente, passé le 29.4.1778 chez Me Labadie, mentionne : « Pierre Labat dit Perraix, du Laur, héritier de feu Jacques Maniort, de Lescar, a vendu à Pierre Meste, boulanger, habitant au Laur, une maison, grange… ».

-           Toujours chez Me Labadie, le 27.3.1779, un autre contrat de vente précise : « Bernard Meste dit Miquelot et sa femme Catherine Labat vendent à Bernard Guilhuc dernier cadet une maison et dépendances sises au lieu du Laur… ».

 

          Perraix

Dans le terrier de 1643, au parsaà de Las Bordes (dans le Laur), on note la présence de Thimotée de Perraix (voir [4]). Notre Sosa 2108, maître charpentier, était l’époux de Bernardine Labourdette (Sosa 2109). Ils ont eu un fils Jean (Sosa 1054, né en 1633) qui a épousé Catherine Izarte dite Berriou. Ce dernier couple a eu un fils Jean (Sosa 564, né en 1671), marié à Marie Sempe dite Peyroutet, qui lui-même a eu un fils Jean (né en 1695).

Il pourrait s’agir de ce dernier lorsqu’on lit dans le terrier de 1739 :

« Jean de Perraix, laboureur au Laur, possède une pièce de terre à la Lande des dépendances de Peyrotet appellée aux Baradats… ».

On trouve aussi dans ce terrier :

« Les héritiers d’Arnaud de Perraix corroyeur possèdent une pièce de terre à la Plaine de contenance d’une journade un quart et six escats acquise de Berriou des dépendances d’Izarthe ».

Il y a quelque interrogations d’ordre généalogique concernant Jean et Arnaud, par manque d’archives.

 

          Peyroutet

Dans le terrier de 1643, on note au Laur la présence d’un Bernard Peyroutet. Il pourrait s’agir de l’un des deux frères Bernard (tous deux mes Sosa), dont on ignore quels sont leurs parents :

-           Bernard Sempe dit Peyroutet (Sosa 2260), né vers 1605, marié vers 1630 à Lescar avec Marie Cazenave, et

-           Bernard Sempe dit Peyroutet (Sosa 2562), né vers 1602, et marié vers 1627 avec Hélène Guillemsans.

 

          Vignau, Sempe

On peut lire dans le terrier de 1739 : « Les héritiers de St Pée dit Vignau, du Laur, possèdent au terroir de Lescar et parsan appelé aux Candaux trois journades… ». Puis :

« Item possède Dominique de St Pée du Laur, héritier de ladite maison à la lande de Lescar un champ appelé de Gassan … ». Et enfin :

« Antoine de Vignau dit Sempe cadet du Laur possède à la lande au-delà de Lousse une pièce de terre appelée le Champ Courreau qu’il a acquise de la demoiselle de Luger veuve du Sr de Laloubère de Pau… ».

Il s’agit là des héritiers de Jean Vignau dit St Pée (Sempe), Sosa 640, époux de Jeanne Siot.

Jean a été le protagoniste d’un événement important dans la vie des lescariens : la découverte d’un trésor de monnaies d’or à l’effigie de Ferdinand et Isabelle d’Espagne. On retrouvera cet épisode dans notre site à l’adresse : http://genealogie.mestenerzic.fr/tresor.html

Leur fils, Dominique (né en 1696, jurat du Laur, laboureur), Sosa 320, a été marié à Jeanne Portugau dite Monge. Ils ont eu un fils : Antoine, dont il est question aussi dans le terrier, marié à Marie Campo.

Un autre fils : Bernard Sempe (Sosa 160), marié à Claire Péré, a été la victime d’une chasse aux blaireaux, épisode qui a été relaté sur notre site : http://genealogie.mestenerzic.fr/blaireaux.html

On pourra retrouver sur ce même site la saga des Vignau dit Sempe, puis plus tard des Sempe à l’adresse suivante : http://genealogie.mestenerzic.fr/Vignau.html

 

En guise de conclusion

« Ainsi s'achève ce voyage dans le temps, sur les traces de mes ancêtres qui ont foulé la terre de la seigneurie du Laur à Lescar. J'espère que cette plongée dans l'histoire locale aura suscité chez vous, autant qu'elle l'a fait pour moi, un sentiment de fierté et d'appartenance envers ce territoire.

L'histoire de nos ancêtres, aussi modeste soit-elle, est une source inépuisable d'enseignements. Elle nous rappelle que nous sommes les héritiers d'un passé riche et complexe, façonné par des générations de femmes et d'hommes qui ont travaillé, aimé et lutté sur cette terre.

En racontant leur histoire, nous leur rendons hommage et nous perpétuons leur mémoire. Nous transmettons ainsi un héritage précieux à nos enfants, un héritage qui leur permettra de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent et de construire leur propre avenir.

Puisse cet article vous inciter à votre tour à explorer l'histoire de votre famille, de votre village, de votre région. Vous découvrirez, sans aucun doute, des trésors insoupçonnés et vous porterez un regard nouveau sur le monde qui vous entoure. »

(Conclusion rédigée par Gemini, suite à un manque d’inspiration).

 

Références

[1] D. Bidot-Germa, A. Clavet, Fr. Réchin. De la uilla aquitano-romaine à la seigneurie médiévale : Le cas du quartier Saint-Michel à Lescar. UPPA. Accessible sur internet.

[2] Wikipedia. Article sur Gaston VII de Béarn  : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_VII_de_B%C3%A9arn

[3] D. Labau. Chronique d’une cité du Béarn au XXème siècle. Marrimpouey, 1985.

[4] Terrier de Lescar de 1643. Repris dans : D. Labau. Lescar, Histoire d’une cité épiscopale du Béarn. De la Réforme au Concordat. Marrimpouey, 1975

[5] A. Tisserand. Etude d’une fouille ancienne : l’exemple de Saint-Michel à Lescar. UPPA, 2016

[6] M. Pomente. Lescar au Moyen-Age : organisation urbaine d’une cité épiscopale. UPPA, 2014

[7] Terrier de Lescar de 1739. Archives Départementales.

 










 

 







Auteur : Michel Meste.      Pages réalisées avec Kompozer.