Le site de généalogie de Catherine et Michel Meste |
J’ai déjà évoqué
l’histoire de mes ancêtres Deloustal au
Tonkin (deloustal-au-tonkin.html
du 6 janvier 2009). Je
veux ajouter, pour compléter cette histoire,
un article que j'ai publié en avril 2017 dans la revue du CGPTT Nos
Sources, n°146 :
J’ai reçu de Joël PHAM,
qui participait en 2016 à l’exposition « Travailleurs
Indochinois »
(http://www.mcfv.eu/tag/joel-pham/), un document qui m’a beaucoup
touchée : le rapport de voyage que mon grand-père Eugène DELOUSTAL
écrivit
en 1939 en qualité de Chef de convoi d’un contingent de Travailleurs
Indochinois sur le Cap Padaran.
Ce rapport, ainsi que
celui du médecin PIQUEMAL, réquisitionné lui aussi pour accompagner le
convoi,
est affligeant sur les conditions du
transport. Tous deux soulignent qu’il ne leur a pas été permis
d’organiser en
quelque façon le voyage, qui leur a été imposé. Les guerres sont pour
tous
d’horribles épreuves où qu’elles aient lieu, à quelque époque elles
aient lieu.
Ce rapport de mon
grand-père est pour moi comme un message à travers le temps. Il me
paraît évident
de le faire connaître. Je suis heureuse de contribuer à Nos Sources en
apportant ma pierre aux témoignages et documents sur une période
contemporaine
de notre histoire, que François GERARD et Sylviane Le VAN ont déjà fait
paraître concernant l’Indochine (Cf. le bulletin Nos Sources n° 125 de
2010). Je
leur confie donc mon témoignage qui paraitra dans le bulletin Nos
Sources n°146
d’avril 2017.
--> La vérité historique est toujours complexe et nuancée, c’est
le résultat
de longs travaux d’historiens, qui doivent tenir compte du contexte des
faits
étudiés et des mentalités des acteurs de l’époque.
Quelles sont les circonstances qui ont amené ce voyage pour Eugène DELOUSTAL ?
Dès la création
du protectorat du Tonkin en 1883 son père, Jules DELOUSTAL, participe
aux
recherches des mines et achète des concessions. Il sera avocat défenseur près le Tribunal à Hanoï. Sa famille le
rejoint ensuite. Son fils Raymond, qui a fait des études à Hong Kong et
appris
le mandarin, entre dès 1902 dans le service des interprètes du Service
Judiciaire du Tonkin. Il participera de manière efficace à la
vulgarisation du quốc
ngữ.
Raymond sera professeur à
l’Ecole Française d’Extrême Orient, qui a pour origine la
« Mission
Archéologique d'Indochine »
Eugène
DELOUSTAL fera
ses études en France à l’Ecole des Arts et Métiers. Il choisira la
carrière de
géomètre au Cadastre du Tonkin, ce qui lui permettra d’arpenter le
pays,
photographiant ses habitants dont il admire l’ingéniosité et les
techniques.
Plusieurs tentatives
pour
revenir s’établir en France n’aboutiront pas. Il aime le Tonkin, qu’il
parcourt
en chasseur avec ses chiens. Il a contracté le paludisme lors de ses
campagnes
de géomètre dans le delta. Sa santé s’altère et, à la retraite, il
décide de
rentrer en France.
La guerre le surprend
alors. Son dernier voyage en paquebot du Tonkin à Marseille se fera
dans des
conditions très spéciales, puisqu’il lui est imposé d’accompagner un
contingent
de Travailleurs Indochinois.
Après plusieurs attaques,
le plasmodium ayant atteint le système nerveux, il décédera après une
dernière
attaque en décembre 1942 à La Ciotat, chez sa fille Simone qui,
bouleversée,
accouchera prématurément.
Ces
compte-rendus sont aussi disponibles sur Internet : http://www.travailleurs-indochinois.org/images/voyage-cap-padaran-octobre1939.pdf
Par Eugène
DELOUSTAL Chef du 2ème convoi des
Travailleurs Indochinois
du s/s CAP
PADARAN.
Le Chef de
convoi n’a reçu sa réquisition que le samedi 14 octobre après la
fermeture des
bureaux, étant mis ainsi dans l’impossibilité d’obtenir les
renseignements
nécessaires à sa mission. Son départ de Hanoi s’est effectué le lundi
16
octobre et son embarquement sur le Cap
Padaran.
L’embarquement
des hommes a été effectué par les soins de l’autorité militaire.
Ceux-ci qui
étaient groupés par province à l’origine ont été mélangés à ce moment
pour être
réunis par plat de 10 hommes ; ce qui aurait du être fait en tenant
compte de
la province. Il en est résulté une confusion très préjudiciable au bon
ordre
qui a duré jusqu’à Saigon où le débarquement a permis de disposer de
l’espace
indispensable à un regroupement rationnel.
Observations
sur le personnel d’encadrement.
Ce personnel a
été choisi uniquement pour sa connaissance de la langue française, dans
la
plupart des cas il était dépourvu de toute aptitude au commandement,
certains
interprètes se sont engagés apparemment pour faire un voyage d’agrément
dans la
Métropole. Aussi la révision de ces cadres s’impose-t-elle. Le nombre
d’un
interprète pour 25 hommes paraît trop élevé ou insuffisant s’il doit
avoir le
rôle d’un caporal, d’autant mieux qu’en usine il faudra donner aux
hommes des
chefs de travail. (Le Chef de convoi qui appartient au cadre de réserve
des
Poudres a utilisé des annamites lors de la dernière guerre à la
Poudrerie de
Toulouse).
Les observations
du Médecin convoyeur sont reprises au sujet de l’inconvénient que
présente le
défaut d’une prise de contact préalable des convoyeurs avec les hommes
dont ils
ont la charge. Un minimum de discipline militaire, comme le
rassemblement par
groupe et l’appel devrait être inculqué aux hommes avant leur
embarquement.
Cette précaution n’ayant pas été prise pour le convoi du Cap Padaran,
un simple
incident de bord aurait rapidement tourné en catastrophe. Il faut avoir
assisté
aux premières distributions de vivres pour mesurer le danger couru.
La
« Charte-partie » n’ayant pas été communiquée au Chef de
convoi il a
fallu se renseigner auprès du commandant de bord pur connaître le taux
des
rations.
Les hommes ont
reçu régulièrement 600 g de riz répartis en 2 repas accompagnés d’une
soupe de
poissons secs le matin et d’une soupe de viande et de légumes le soir.
Le thé a
été distribué 3 fois par jour, le matin additionné de sucre et aux 2
repas sans
sucre.
Le mauvais
fonctionnement des cuiseurs (steam)
de riz a apporté un certain retard dans la première distribution mais
l’incident ne s’est pas renouvelé. Les quantités de riz distribuées
pour la cuisine
ont été vérifiées chaque jour.
Il semble que la
ration de 600 g de riz soit insuffisante. Celle de poisson sec serait à
mon
avis trop forte et il serait souhaitable qu’une partie soit remplacée
par des
légumes. Il convient de tenir compte que pour le paysan annamite c’est
le riz
qui fait le fond de la nourriture et qu’il consomme fort peu de poisson
salé
qui constitue plutôt un condiment.
Les vêtements
reçus à Djibouti ont été distribués en tenant compte que les ouvriers
logés
dans les cales avant étaient plus exposés au froid que ceux des cales
arrières.
Cependant il
faut attribuer à l’excellente traversée dont a bénéficié le convoi le
bon état
des hommes à l’arrivée.
Conclusion :
Il est
souhaitable que la préparation des convois au départ de la colonie soir
faite
avec plus de soins et surtout que le personnel d’encadrement prenne
contact
avec les hommes suffisamment à l’avance pour les connaître. Un minimum
d’aptitude au commandement doit faire désigner les chefs. Un minimum de
discipline doit être inculqué aux travailleurs avant le départ.
L’Ingénieur
Géomètre H. C.,
Chef
du 2ème Convoi de travailleurs
indochinois
Signé
: DELOUSTAL
par
le Docteur PIQUEMAL, médecin
chef du Convoi des Travailleurs Indochinois
du s/s CAP
PADARAN.
Parti de
Haïphong le 17 octobre 1939 à six heures du matin.
Le médecin chef
du convoi n’a été l’objet à Hanoi d’un ordre de mobilisation et de
service que
le samedi 14 octobre à 21 Heures. Il a passé la journée du dimanche 15
en
démarche plus ou moins vaines sa mise en route. Le lundi 16 octobre il
a dû
reprendre ses démarches, et faisant toute diligence n’a été en mesure
de
rejoindre le « CAP PADARAN » à Haiphong que le 16 octobre au soir.
En conséquence,
il n’a procédé à aucun contrôle tant médical qu’administratif du
convoi. Il a
pu voir seulement le matin de bonne heure monter à bord une partie du
contingent. Cette vue lui a donné une impression favorable sur la bonne
condition physique et sur le parfait équipement des travailleurs.
Ce n’est qu’une
fois le bateau en marche qu’il fut possible au Médecin du convoi de
prendre
contact avec le Chef du Convoi avec le personnel médical subalterne,
avec les
services du bord.
L’ORGANISATION
DU SERVICE MÉDICAL
Les visites et
contre-visites journalières furent fixées à l’infirmerie du bord à 8
Heures et
15 Heures et immédiatement furent ouverts deux cahiers :
L’un, des
consultations journalières,
L’autre, des
hospitalisations et prescriptions.
Neuf
volumineuses caisses étaient à bord pour satisfaire les besoins de
pharmacie du
convoi.
Ce matériel
déballé encombrait tout.
Il fut
nécessaire à Saigon d’aménager des étagères dans une cabine et d’y
ranger tous
les produits pharmaceutiques.
Le nombre de
lits de l’infirmerie du bord ayant paru insuffisant il fut demandé à
Saigon
l’embarquement d’un certain nombre de couchettes d’entrepont en sorte
que le
nombre de lits d’hospitalisation disponibles fut porté à 27 ce qui
représentait
1,5 % du contingent transporté.
Pendant les
trois premiers jours aucun malade ne se présentant à la visite, il fut
nécessaire de faire parcourir les entreponts plusieurs fois par jour
pour les
dépister.
La vérité est
que les premières journées furent employées à mettre un peu d’ordre
dans un
véritable troupeau dont les éléments ne connaissant aucun chef erraient
partout, indifférent à tout, sauf à manger.
Or il se trouva
justement au départ de Haiphong que les principales marmites à vapeur
installées à Haiphong cuisaient mal le riz. Il fallut obtenir du
Commandant du
bateau une nouvelle cuisson dans les appareils accessoires. Une
distribution
put avoir lieu dans la soirée après 24 Heures de jeune et de
mécontentement.
Peu à peu le
désordre fut calmé. Les travailleurs regroupés et le convoi prit un
train plus
normal.
La nourriture
constamment surveillée donna pour la suite satisfaction jusqu’à
l’arrivée.
L’alimentation en riz rouge fut assurée pendant toute la traversée. A
Saigon,
les travailleurs furent tous débarqués et parqués en trois points de la
ville.
Le plus gros du troupeau était logé dans un hangar du port, couchant au
sol sur
des dalles de pierre. La nourriture fournie par le nourrisseur du
Service de
l’Immigration fut convenable et paru apprécié.
Il put être procédé
à Saigon à la première visite un peu sérieuse du contingent. Elle
permit de
dépister quelques malades et sujets vigoureux. Ainsi, sept travailleurs
furent
évacués sur l’hôpital Lalung Bonnaire. Les autorités locales du
Gouvernement
ainsi que M. LEVOT, directeur local de la Santé ont de toute façon aidé
et
facilité notre tâche.
DÉPARASITATION.
Il nous était
spécialement ordonné la purgation des travailleurs à deux reprises avec
30 g
d’huile de ricin chénopodée. Cette mesure paraissant difficile à
appliquer à
bord, une première dose de 30 g fut administrée le 22 octobre 1939 à
Saigon et
accompagnée d’une diète avec thé à discrétion et soupe de riz le soir.
La seconde
purgation fut administrée à bord dès le départ de Colombo à raison de
250
Travailleurs chaque matin. Cette opération demanda du 4 au 10 novembre
inclus.
La
déparasitation n’a donné lieu à aucune remarque.
VACCINATION
T.A.B.
Il nous était
également ordonné de pratiquer des vaccinations.
Les opérations
commençaient dès le départ de Saigon. La première injection fut
effectuée en 3
séances les 25, 27 et 2 octobre. Le régime instauré fut thé à volonté
soupe de
riz (100 grammes pour 1 litre plus sucre 60 g).
On ne constata
que peu de réactions légères. Un travailleur cependant dût être
hospitalisé (avec
un syndrome toxi-infectieux, adynamie (?) extrême, faibles défenses
organiques,
coma) et débarqué à Colombo le 3 novembre 1939.
La seconde
piqure de 2es fut pratiquée en deux séances dans la Mer Rouge et les 13
et 15
novembre elle ne donna lieu à aucune réaction fâcheuse.
Des séances de
repêchage permirent de vacciner 36 Travailleurs qui reçurent la 1ère dose les 13 et 15 novembre et
la seconde le 23 novembre avant l’arrivée à
Marseille.
Tout le
contingent a donc été vacciné sans exceptions.
STATISTIQUES
SANITAIRES
L’état
nosologique est résumé par le tableau statistique ci-dessous qui porte
sur 40
jours
(du 17/10/39 au
25/11/1939 inclusivement)
-
Céphalées, mal de mer 493
-
Plaies diverses (principalement dues
aux chaussures)
238
-
Toux, trachéites, laryngites 235
-
Conjonctivites 115
-
Diarrhées 82
-
Dermatoses 74
-
Embarras gastriques 51
-
Divers 43
-
Bronchites aigües et congestions
pulmonaires 11 3
évacués à Saigon
-
Courbatures (?) fébriles 5 1 évacué à
Saigon
-
Embarras gastriques fébriles 3
-
Réaction post-vaccinales TAB 2 1 évacué
à Colombo
-
Entérites dysentériforme 1
L’ÉTAT
SANITAIRE
Pendant la
traversée toujours été excellent. Le nombre des consultations de 1311
pour 40
jours fait ressortir à 33 par jour le nombre moyen des consultations ce
qui
correspond à 1,5% du contingent, chiffre qui est faible surtout si l’on
considère que près de 500 cas de naupathie rentrent dans les 1311
consultations.
Les hospitalisations
avec 112 journées d’hôpital pour 40 jours donnent une moyenne de 2,8
malades
par jour représentant 0,15 % de l’effectif du contingent, tous ces
chiffres
sont également très faibles.
Après Saigon les
visites sanitaires n’ont rien révélé de sérieux même le contrôle
sanitaire à
l’arrivée.
VÊTEMENTS
Le convoi n’a pu
trouver à l’arrivée de Djibouti les vêtements chauds qu’il aurait dû y
recevoir. Il lui a été remis cependant quelques caisses de vêtements
disparates
laissés pour compte par le convoi précédent.
Il fut demandé
au chef de convoi de signaler à MM. Les Ministres des Colonies et du
Travail
les dangers d’un tel état de choses. Cette demande fut accompagnée
d’une
démarche auprès de M. le Gouverneur de la Côte Française des Somalis
(Copie
jointe).
Les caisses et
ballots reçus contenaient quelques pardessus, vestes et tricots,
pantalons de
coton, mais aussi une abondance de bretelles, de bérets basques, de
chemises
légères. De pareilles fournitures représentent un gaspillage coupable.
Du point
de vue moral c’est diminuer la valeur du contingent que de ridiculiser
par le
vêtement les individus qui le constituent. M. le Ministre des Colonies
a le
plus grand besoin d’être informé que les travailleurs venant du Tonkin
n’ont
pas besoin de bretelles. Mais ils auraient tous besoin à Djibouti :
D’une chemise de
flanelle coton très ordinaire
D’un gilet de
laine tricotée
D’un manteau de
laine si possible uniforme.
A Port-Saïd le
convoi n’a pas davantage reçu de vêtements. Le « CAP PADARAN » subit
les 19, 20
et 22 novembre dans toute la Méditerranée orientale une tempête de
vents du
Nord froids et violents. Les travailleurs furent tenus dans les
entreponts les
ouvertures de cales étant obstruées avec des toiles. L’État sanitaire
s’est
maintenu bon.
Iritis 1 1
évacué à Saigon
Dermite étendue
de la nuque et sycosis 1 1 évacué à Saigon
Brûlure étendue
1 1 décédé à Port-Saïd
Nos instructions
comportaient la mise à jour médicale de fiches d’identité et de livrets
individuels. Or les travailleurs n’avaient aucune pièce d’identité.
Le chef de
convoi n’a pu me fournir aucune de ces pièces. Il ne les détenait que
sous-scellé, sans pouvoir en disposer.
Dans ces
conditions j’ai établi la liste nominative des opérations de
déparasitation et
de vaccination T.A.B. Cette liste a été remise au chef de dépôt de
travailleurs
à Marseille avec le présent compte rendu.
En résumé, le
convoi semble avoir été mis en route à tous points de vue de façon
plutôt
improvisée. Le passage à Saigon le paraissait tout autant : celui de
Djibouti
bien davantage. Chacun néanmoins s’est efforcé à bord de remédier aux
circonstances.
Un seul malade
grave a été laissé à Colombo.
Un décès fut de
cause accidentelle.
L’arrivée à
Marseille se fait sans malades, après que l’état sanitaire s’est
constamment
maintenu excellent, on n’oserait cependant affirmer que cet heureux
résultat
est uniquement conséquence de bonne organisation.
Marseille, le 26
Novembre 1939
Signé
: PIQUEMAL
Nota :
mon frère Jean Yves
NERZIC a fait paraître un livre sur l’histoire des Messageries
Maritimes durant
les deux guerres mondiales. Il y relate les torpillages en 1916 du
Magellan,
paquebot parti de Haïphong qui transportait un contingent de soldats
”annamites”
et français, ainsi que celui du bateau venu leur porter secours. En
effet, dès
la première guerre mondiale, mon grand-père Eugène, ingénieur-géomètre
au
Cadastre du Tonkin, s’était engagé comme soldat ; il était
accompagné sur
le Magellan de sa femme et de leurs deux enfants.
Arrivé
en France, parce qu’il
parlait “annamite” et qu’il était ingénieur, il a été chargé d’encadrer
les
travailleurs indochinois à la Poudrerie de Toulouse pendant la première
guerre
mondiale.
[Nerzic
Jean-Yves, La Grande Guerre en Méditerranée. L’enfer
des navires du commerce. Editions GEHD, 2016]
En
complément
Joël Pham a publié : Non à une histoire travestie, texte que l’on retrouve sur http://www.travailleurs-indochinois.org/images/Non-a-une-histoire-travestie.pdf
Je
me permets d’en résumer
le sens.
Les
descendants de travailleurs indochinois sont en recherche de vérité historique , ils ne demandent pas de fiction.
Leur
histoire est méconnue mais non cachée :
les archives en conservent les traces qui sont disponibles. De nombreux
ouvrages et des thèses ont vu le jour avant 2009 : aucun auteur
n’a évoqué
d’obstacles dans l’accès aux sources. Il est vrai que le sujet reste
peu connu du grand public.
Par
contre depuis la parution du livre de Pierre Daum en 2009 Immigrés
de force dans lequel il affirme que des
faits sont dissimulés, qu’il s’agit de secret d’Etat : la vérité
médiatique est en marche sur le passé colonial de la France .
Ce
qui est vrai c’est que la France n’a jamais envisagé de cacher quoi que
ce soit
car tout ce qui a eu lieu à cette époque était parfaitement assumé
et de
pratique banale à défaut d’être conforme à nos standards actuels.