Le site de généalogie de Catherine et Michel Meste |
Michel Meste (Sosa 1)
Jean-Pierre
se marie à Lescar
en 1840 avec Marie Péré dite
Migencer, qui vit avec ses parents dans la « maison Migencer »
de la rue Lacaussade de Lescar.
Les
parents de Marie Péré sont Pierre Péré
(dit Migencer) et Marie Henriette Haurie
dite Brouhena.
Les
jeunes mariés vivront
quelques années dans la maison Migencer : c’est là qu’ils vont
avoir leurs
deux enfants : Jean (en1842) et Henriette (en 1845), qui mourra à
22 ans.
Le
premier événement va
intervenir dans la famille le 2 septembre 1847 : un jugement du
tribunal
de Pau va être rendu :
A
la requête du sieur Jean-Pierre Meste,
il a été procédé, au préjudice de Marie Henriette Haurie et Pierre Péré
[ses
beaux-parents], à la saisie d’un ensemble d’immeubles (maison, granges,
ainsi
que 9 pièces de terre d’environ 9 hectares…
Nous
n’avons pas encore pu
trouver l’origine de cette saisie.
Les
beaux-parents de
Jean-Pierre n’ont pas dû beaucoup apprécier.Quatre ans après, au
recensement de
Lescar de 1851, on ne retrouve dans la maison Migencer que l’épouse de
Jean-Pierre et leurs deux enfants, ainsi que ses beaux-parents.
Jean-Pierre a
disparu ! Où est-il ? Au recensement de 1856, on le retrouve
avec sa
femme et leur fils Jean, alors que leur fille Henriette est avec ses
beaux-parents dans la maison Migencer.
On
va perdre sa trace ensuite
jusqu’en 1866 (pas de recensement à Lescar disponibles de 1856 à 1901),
date à
laquelle on le retrouve à Pau avec
de gros problèmes de santé, avec les conséquences graves que l’on
décrit
ci-dessous.
Le
premier jugement au tribunal de Pau
Le
11 janvier 1866,
Jean-Pierre a 49 ans, et ses enfants Jean et Henriette respectivement
23 et 20
ans. Ce jour-là, le tribunal de Première Instance de Pau rend un
jugement :
Vue
la requête présentée par Jean et
Henriette Meste Maucor, par laquelle ils exposent que Jean-Pierre
Meste Maucor, leur père, est dans un état habituel de démence
tel qu’il est de son propre
intérêt et de celui de la famille que son interdiction soit prononcée,
-
Que sa
folie consiste à courir les rues, à chanter, à parler sans savoir ce
qu’il dit,
à menacer les personnes de coups de bâton, de telle sorte que l’on fut
dans la
nécessité de l’interner à la Maison Centrale de Pau, où il se trouve
encore
sans que son état présente aucun symptôme d’améliorations.
-
Que
dans cet état ses biens ne sont pas fructueusement administrés, qu’un
de ses
créanciers menace de faire tout exproprier, alors qu’une partie des
immeubles
suffirait pour les désintéresser …
... le tribunal ordonne que ledit
Jean-Pierre Meste Maucor demeurera interdit
et qu’au préalable un conseil de famille devra se réunir.
Suite
à ce jugement et à la réunion du conseil de famille,
son fils Jean est nommé administrateur des biens de son père.
Deux
ans après, le 11 août 1868, jour du mariage du fils
aîné de Jean-Pierre : Jean Meste
(avec Marie Coy), on retrouve ce
dernier sous le même toit que ses parents Jean-Pierre et Marie Péré (sa
jeune
sœur est décédée). Par contre, Jean-Pierre est dans l’impossibilité de
donner
son consentement au mariage, et seule Marie Péré assurera cette
obligation.
Le
matin de ce jour de mariage, un contrat de mariage est
signé devant Me Joanlong.
10
jours après, le 21 août, le même notaire procède à la succession
de Jean Meste (grand-père du jeune marié, décédé deux ans avant) ainsi
qu’à la
liquidation de la communauté qu’il a formée avec son épouse Marie
Adam-Balagué.
5
ans plus tard, par un jugement du 6 juin 1873 (Me
Lahitte), Jean-Pierre Meste est relevé de l’interdiction dont il avait
été
frappé par le jugement de 1866.
Il
mourra 3 ans après, à l’âge de 59 ans.
Passons
à la génération suivante : celle des enfants
du couple Jean Meste et Marie Coy :
En 1903, leur fils aîné
Pierre Meste (mon grand-père), ayant
trouvé un travail à Bordeaux et désirant s’y marier avec Ida
Sempé, va solliciter le consentement
officiel de ses parents (acte du 27.4.1903).
10
jours après, ces derniers refusent formellement de
consentir à ce mariage (procès-verbal dressé par Me Cambuston de
Lescar).
6
jours après (le 13 mai), les parents Jean et Marie font
tous deux un testament qui privilégie leur fils cadet Bernard.
Tiennent-ils
rigueur à Pierre de s’être « expatrié » à Bordeaux ?
C’est
Bernard qui héritera plus tard de la « maison Migencer »
de la rue Lacaussade, et Pierre fera sa vie à
Bordeaux.
Toujours
est-il que les descendants des deux frères Pierre
et Bernard s’entendront plus tard très bien, et qu’en particulier de
nombreux
voyages Toulouse-Lescar renforceront ces liens. J’en ai été le témoin
quand j’étais
jeune, en ignorant évidemment les événements décrits plus haut. C’est
la
recherche généalogique sur la piste de mes ancêtres et la fréquentation
des
archives qui m’ont fait découvrir tout cela, rappelant que la vie n’est
pas un
long fleuve tranquille !