Le site de généalogie de Catherine et Michel Meste |
I.
Introduction
Ma
grand-mère maternelle, Adélaïde Marie ROBIN (qui sera appelée toute sa
vie
Henriette), née à Libourne, épouse à Montmorillon
le 20.10.1902 Jean FAURE. Ce dernier, né à Nontron le 15 septembre
1880, se
fera toujours appeler Louis. Lorsqu’il se marie, il est dit coutelier à
Montmorillon. Il exercera
ensuite son métier à Bordeaux, et c’est dans cette ville qu’il décèdera
en 1939.
Lettre à
en-tête de la coutellerie de Louis (Jean) FAURE
Son père Elie FAURE fut
cerclier au début de sa vie professionnelle, puis marchand
de poissons).
« Le cerclier fabriquait des cercles en
lattes de bois de châtaignier pour maintenir les lattes de bois des
tonneaux et
barriques. Pour faire les cercles, on prenait une branche de
châtaignier que
l’on coupait pour ensuite en enlever les nœuds à l’aide d’une lame à
poignées
nommée plane. Ensuite, pour donner aux lattes la forme circulaire, on
les
passait dans une cintreuse. On mettait enfin 24 de ces tiges dans un
moule de
bois, puis on les liait entre elles avec une tige de fer, formant ainsi
des
cercles. »
Le père d’Henriette : Vincent Louis
Alphonse ROBIN, qui vient de décéder deux ans avant le mariage, était
lui aussi
coutelier d’abord à Libourne puis à Montmorillon. Il a épousé à
Libourne (le
19.9.1878) Jeanne MONTAN, qui exerçait la profession de tailleuse. Il
est fort
probable que Vincent ait joué un rôle important dans l’acquisition par
son
gendre Jean FAURE du métier de coutelier.
Concernant la
coutellerie, la référence suivante
(accessible sur Gallica) de l’ouvrage de Camille Pagé de 1896 est
intéressante : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5606369b/f2.image.r=coutellerie.langFR
Si les ascendants du côté maternel
de Vincent venaient principalement de la région parisienne, nous avons
du côté
paternel toute une branche de Montmorillonnais, et c’est à ceux-ci que
nous
allons nous intéresser ci-dessous.
Dans ce qui suit, après une rapide
description géographique et historique de Montmorillon, puis quelques
lignes
sur Charles DEMAILLASSON, montmorillonnais auteur d’un extraordinaire
Journal
sur la vie de Montmorillon au XVIIème siècle, nous nous intéresserons à
plusieurs
patronymes que l’on rencontre dans l’ascendance de Vincent :
ROBIN,
AUPRETRE LAGENEST, FONTAINE MARIE, LESCUYER, ainsi que plusieurs autres
qui
leurs sont liés : LACOUX, CHOTARD, VACHER, GAULTIER, LAUVERGNIER, …
Observations et
remarques :
-
-
Contrairement à ce que l’on peut
trouver par exemple au Béarn, on rencontre très peu de surnoms ou de
pseudonymes.
-
Par contre, ce qui est très fréquent,
c’est de rencontrer pour chaque patronyme plusieurs formes écrites.
Nous avons
dû faire des choix pour assurer une certaine ‘’ stabilité’’ des
noms.
- On pourra trouver sur
Geneanet
(identifiant : mestenerzic), après inscription gratuite, la
totalité de
l’arbre dont il est question ici.
-
Deux ouvrages
retracent l’histoire de
Montmorillon : a) Montmorillon, histoire civile, par Léopold LIEGE
(réédition, chez Le Livre d’Histoire-Lorisse, de l’ouvrage de
1916) ; b)
Plus récent : Montmorillon, 2000 ans d’histoires, par Bernard
BRASSAT, aux
éditions Public Media, 2000.
II.
Montmorillon
Ville médiévale du Poitou, située dans le département de la Vienne à 50 kilomètres au sud-est de Poitiers, elle est traversée par la rivière Gartempe.
Le site de
l’Office de Tourisme de Montmorillon nous donne un raccourci de son
histoire :
« S’il
est établi que des hommes ont vécu à Montmorillon il y a environ 100
000 ans
sous les rochers que l’on voit près de la piscine, c’est au XI° siècle
que
naquit vraiment la ville. Il y eut pourtant quelques activités au cours
des
siècles précédents. C’est ainsi qu’au III° siècle, saint Martin et
saint
Martial arrivèrent du Limousin pour évangéliser le Poitou. Cent
cinquante ans
plus tard, Clodomir, en remerciement de la victoire de son père,
Clovis, sur
les Wisigoths en 507 dans les plaines de Vouillé et Lussac, fit
construire un
sanctuaire sur le coteau de Montmorillon, là où s’élève aujourd’hui
l’église
Notre-Dame.
Mais en 732,
les Arabes envahissaient la région avant d’être arrêtés à Vouillé par
Charles
Martel. Vaincus, ils se replièrent mais une troupe resta sur
Montmorillon où
elle s’établit. Leur chef, un petit seigneur Maure, fit construire un «
château
» en bois sur la motte castrale, face à l’église qu’il s’était empressé
de
faire raser mais de vieux documents établissent formellement
l’existence de ce
premier sanctuaire. Le nom de la ville viendrait de cet épisode :
Mons(Mont) Maurillio
(petit chef Maure).
En 1050,
arriva Ranulfe qui devint le premier seigneur de Montmorillon et fit
construire
la nouvelle église Notre-Dame dont il ne reste que l’abside et le
transept, le
reste datant du siècle suivant.
C’est autour de ces lieux que Montmorillon se forma, dans la rue qui grimpe depuis la rivière jusqu’à l’église Notre-Dame et dans les rues avoisinantes. Là où aujourd’hui la Cité de l’Ecrit regroupe ses activités. Et c’est également au XII° siècle que furent construits la Maison Dieu, l’Octogone, la chapelle Saint-Laurent ainsi qu’une première église Saint-Martial dont il ne reste qu’une tour, base de l’ancien clocher. François Ier fit construire des murailles autour de la ville et Montmorillon devint sénéchaussée royale avant d’être remise en apanage au seigneur de Vignoles, dit La Hire, fidèle écuyer de Jeanne d’Arc, qui se fit enterrer dans la chapelle Saint-Laurent où une stèle perpétue sa mémoire. »
Une maison-Dieu
était au Moyen Age un
hôpital-monastère destiné à accueillir les pauvres pèlerins puis les
malades
des environs. Les premières sont instaurées en Orient par Basile de
Césaré. La
maison-Dieu limitait ses activités au logement des pauvres, des
passants, des
voyageurs et des pèlerins. Elle prit l'appellation d’Hôtel-Dieu vers le
XVIIème
siècle. [Wikipedia]
La Maison-Dieu
de Montmorillon : en 1080, un seigneur revenu des croisades
relevait
les ruines d'un premier hôpital. L'édifice fut fortifié pendant la
Guerre de
Cent Ans, pillé pendant les guerres de Religion et de nouveau ruiné. Il
fut
reconstruit dans sa forme actuelle à partir de 1615 par les Augustins
réformés
de Bourges. L’hôpital est laïcisé pendant la Révolution française. Il
fut
déménagé peu de temps après à son emplacement actuel. L'édifice fut
alors
inoccupé avant de devenir à partir de 1807 un séminaire. [Wikipedia]
III. Charles DEMAILLASSON
Citons V.
BARDET, qui publie ce Journal :
« …L’auteur nous fait
assister
aux cérémonies du culte auxquelles il prend part avec d’autres
officiers du
siège, et aux solennités diverses qui ont eu lieu dans cette
ville :
passages de grands personnages, réjouissances pour les victoires
remportées par
les armées françaises. Il nous fait connaître les calamités qui ont
affligé la
ville, maladies ou inondations ; les événements tragiques ;
le
passage des troupes, dont les excès et les violences étaient souvent la
cause
de rixes sanglantes. Il rapporte, en les accompagnant de réflexions,
mais sans
jamais sortir de la réserve que lui imposait la bienséance, quantité de
renseignements sur les mœurs et les habitudes de vie publique et
privée. On y
voit l’existence douce et paisible que menaient les habitants d’une
petite
ville de province, unis par la plus grande intimité et un respect
réciproque, à
une époque où les journaux et la politique n’avaient pas encore fait
leur
apparition à la campagne. »
On
pourra trouver les tomes I et II de ce Journal sur Gallica :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k209503j/f10.image
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113876d.r=journal+demaillasson.langFR
IV.
Les
ROBIN : une lignée de couteliers
Cette
profession de coutelier a été exercée par quatre générations dans la
famille
(de père en fils ou gendre). Le plus ancien a été Vincent ROBIN (né à
Montmorillon le 5.9.1777), qui est dit coutelier dès son mariage à 20
ans le
23.8.1798 (à Montmorillon) avec Marie Marthe Félicité AUPRETRE LAGENEST
(dont
on reparlera dans le paragraphe suivant). Le père de Vincent :
Jacques
ROBIN est chaudronnier-poêlier.
« Avec
l'apparition des métaux, naquit le
chaudronnier. Dès la plus haute antiquité, le poêlier, descendant
direct du
dinandier et du chaudronnier sut travailler le cuivre. Premier des
métaux à
être travaillés, il resta longtemps la matière de prédilection du
chaudronnier.
Un des ouvrages les plus connus de cette industrie vieille de plus de
5000 ans
est le chaudron.
Les « batteurs de cuivre » apparaissent vers le XVIe siècle
principalement
implantés à Dinant en Belgique qui à cette époque, fut un grand centre
de
travail du cuivre.
Le dinandier fit de ce matériau des ouvrages ornementaux et utilitaires
aux
formes les plus variées, offrant des qualités exceptionnelles par la
beauté de
leurs matières, par l'harmonie de leurs proportions et l'élégance de
leurs
formes. »
[Site de Guy-Watine, à l’adresse : http://www.guy-watine.com/index.html ]
Parmi les
enfants de Vincent, deux de ses fils : Jacques et Joseph seront
eux-mêmes
couteliers comme leur père. Mais n’ayant pas eu d’enfant, c’est leur
neveu
Vincent, fils de leur frère Louis (Sosa 28, sellier et tapissier) qui
prendra
le relais pour cette profession. Vincent n’ayant eu lui-même que des
filles,
c’est son gendre Jean FAURE (Sosa 6) qui continuera le métier à
Montmorillon
puis à Bordeaux.
Les ancêtres
des ROBIN couteliers sont tous nés à Poitiers.
Sylvain
est le fils de Mathurin LACOUX (Sosa 452), lui aussi maître serrurier,
et de
Jeanne MAGNAC.
Dans
l’ouvrage de L. Liège, on trouve : « …Peu après 1200, la
baronnie de
Montmorillon entre dans la noble maison de MAGNAC, ayant pour chef
d’armes
Aymeric de MAGNAC ».
Marie
Anne est la fille de Jean BOUCHER, maître armurier, et de Françoise
GAULTIER
Ces
derniers patronymes sont abondamment cités dans le Journal de
DEMAILLASSON, et
nous retrouverons en particulier des GAULTIER dans le paragraphe sur
les
LESCUYER
V.
Les
AUPRETRE LAGENEST
La femme du
coutelier Vincent ROBIN, mentionnée dans le paragraphe précédent, était
Marie
Marthe Félicité AUPRETRE LAGENEST (1776-1858). Ce patronyme AUPRETRE
(qui sera
écrit AUPRESTRE au XVIIème siècle) est
très présent à Montmorillon depuis le début du XVIIème siècle (et
certainement
plus tôt, mais nous manquons de sources d’archives). Nous avons pu
retrouver
les ancêtres de Marie Marthe depuis le début du XVIIème siècle, comme
nous le
verrons plus loin, mais aussi l’apparition du nom LAGENEST. Si
l’association
des noms AUPRETRE et LAGENEST n’est pas rare tout au long des XVIIIème
et
XIXème siècles, on le rencontre moins souvent au XXème, correspondant
chaque
fois à des descendants du couple « fondateur » AUPRETRE x
BOBIN
(comme on le verra plus bas). Le patronyme LAGENEST utilisé seul a
aussi été
porté aux XIXème et XXème, mais nous n’avons pas pu établir
l’ascendance des
personnes qui le portent.
Pour étudier
mes ancêtres portant ce patronyme, nous commencerons par celui qui est
le plus
ancien. Etant né à la fin du XVIème siècle, nous n’avons pu trouver
d’informations sur lui, et l’avons prénommé X.
Ses enfants
(du moins ceux que nous avons pu trouver…) sont au nombre de trois,
l’existence
de cette fratrie étant consolidée par les liens de parrainage. Ils
forment la
« génération 1 » et leurs descendants correspondront aux
générations
suivantes :
Génération 1
- Claude
AUPRETRE, dit Brindamour
( !) est né vers 1618. Nous ne lui avons trouvé ni femme ni
enfant. Menuisier
à Montmorillon, il y mourra le 3 janvier 1678.
- Jeanne
AUPRETRE, qui se mariera avec
Pierre CHAMPION, et aura de lui 3 enfants.
- Notre ancêtre Paul
AUPRETRE (Sosa 912), maître vitrier, qui épousera vers 1652
Louise BOBIN (née le 30.12.1632 à Montmorillon). Ils auront huit
enfants, dont
notre ancêtre Jehan (voir ci-dessous).
Louise
est la fille de Jean BOBIN sieur de
LAGENEST (Sosa 1826, né avant 1603, et
décédé le 12.9.1683). Il était tailleur d’habits et Maître hospitalier
de la
Maison-Dieu de Montmorillon (voir ci-dessous). La mère de Louise était
Marguerite TEXIER (Sosa 1827). C’est donc par Louise BOBIN que le
patronyme
AUPRETRE LAGENEST est apparu.
Le fils
de Paul et Louise : Jehan AUPRETRE de LAGENEST (Sosa 456) sera dit
sieur
de LAGENEST, ses descendants étant nommés avec ou sans la mention
« de LAGENEST ».
Mentionné
dans le Journal de DEMAILLASSON (II, p.25) :
« Le
dimanche 12 (septembre 1683), est décédé [Jean] BOBIN qui avait été
longtemps à
gouverner les pauvres dans l’hospital de la Maison-Dieu où il demeurait
encore,
sans pourtant se mesler de rien. Il estait aagé de plus de 80
ans ».
« Jean
BOBIN dit LAGENEST, tailleur d’habits et maître hospitalier de la
Maison-Dieu
de 1645 à 1674. Le 2 juillet 1643, Jean BOBIN et Pierre CHAMPION,
marchand à
Montmorillon avaient affermé des Augustins de la Maison-Dieu les
aumôneries du
Puy, paroisse de Persac, et de Prun, paroisse d’Adriers, pour trois
années,
moyennant sept vingt dix livres payables chacun an au jour et fête de
Toussaint. Cette ferme était renouvelée au même prix et pour trois
années les
13 juillet 1646 et 14 juin 1649. Le 20 septembre 1669, Jean BOBIN était
seul
preneur pour cinq années moyennant sept vingt livres.
Jean
BOBIN eut de Marguerite TEXIER, son épouse, Laurent, baptisé à
Saint-Martial de
Montmorillon le 3 février 1636 ».
Il est
à noter la présence d’un Nicolas BOBIN, décédé en 1599 à Montmorillon,
qui est
dit sorcier ! Cette anecdote nous a été communiquée par Gloria
GODARD
(insolitecrimes sur Geneanet). Nous n’avons pas pu trouver de lien
entre ce
Nicolas et notre ancêtre Jean. Nous en trouvons la référence dans le
« Dictionnaire Infernal » par COLLIN de PLANCY (1883), p.
101 :
BOBIN
(Nicolas), sorcier jugé à
Montmorillon, en Poitou, dans l’année 1599. Il fit à peu près la même
confession que Berthomé du Lignon. Il était allé comme lui au sabbat,
et
s’était donné au diable, qui lui avait fait renier Dieu, le baptême et
ses
parents. Il conte qu’après l’offrande le
diable se montrait quelquefois en forme d’homme noir ayant la voix
cassée d’un
vieillard ; que, quand il appelait le diable, il venait à lui en
homme ou
en bouc ; que, lorsqu’il allait au sabbat, il y était porté par un
vent ; qu’il y rendait compte de l’usage de ses poudres, qu’ilo
avait
toujours fidèlement employées à mal faire ; qu’il portait la
marque du
diable sur l’épaule ; que, quand il donnait des maladies, il les
donnait
au nom du diable et les guérissait au même nom ; qu’il en avait
fait
mourir ainsi, et guéri plusieurs… [Discours sommaire des sortilèges et
vénéfices, tirés des procès criminels jugés au siège royal de
Montmorillon, en
Poitou, en l’année 1599, p.30]
On
pourra trouver ce texte, ainsi que d’autres sur les sorciers , à cette
adresse .
Génération 2
Jehan AUPRETRE, sieur de Lagenest (Sosa
456) est
régent. Il se marie à 26 ans (le 28.11.1697 à Montmorillon) avec Jeanne
CHOTARD
(Sosa 457), dont il aura huit enfants. Hormis notre ancêtre Pierre, qui
suit,
notons Catherine (née le 5 juillet 1699, qui épousera René BRUNET),
Françoise
(née le 3 novembre 1710, qui épousera Jacques PASQUET), Jean (né le 27
mai
1718, qui se mariera avec Marie Françoise CHASTAGNAT), et enfin
Françoise
Elisabeth, qui épousera Antoine THOMAS.
Régent
ou recteur d’école :
enseignant ayant passé un contrat avec les habitants d’un village.
C’est
l’ancêtre de nos instituteurs.
Mentionné dans l’ouvrage de L. LIEGE : « Les maîtres d’école étaient nombreux ; tous enseignaient un mode d’écriture admirable, une belle écriture grasse, nette, déliée, telle que nos anciens registres nous en ont conservé des spécimens superbes avec paraphes ingénieux et compliqués [….] Puis les SAVIN, les AUPRETRE LAGENEST et les DUPONT exercent le même emploi pendant toute la durée du XVIIIème siècle ».
Jeanne est la fille de
Claude CHOTARD,
dit Candalle (Sosa 914, né en 1639), maître tailleur, et de Marie
LAUVERGNIER
(née vers 1650). Les grands-parents paternels de Jeanne sont Louis
CHOTARD et
Françoise de LA VERGNE (ils se sont épousés vers 1628, certainement à
Montmorillon où le patronyme de LA VERGNE est très présent, comme on le
verra
plus loin).
Mentionné
dans le Journal de
DEMAILLASSON (II, p.165) : « Joseph JACQUOT [prieur de la
Maison-Dieu
de Montmorillon] donne à ferme le 21 avril 1724, pour neuf années, à
Jean
AUPRETRE, Sr de LAGENEST, maître d’école à Montmorillon, et à Pierre
DUFOUR, Sr
des Rivières, marchand boucher au même lieu, tous les droits de dîme de
vin
dans les vignes situées aux faubourgs des Bancs et de la Maison-Dieu,
moyennant
54 livres par an. En cas de gelée ou de grêle, il sera diminué la
moitié du
prix de la ferme ».
Génération 3
Pierre AUPRETRE de
LAGENEST
(Sosa 228),
né le 4.11.1700 à Montmorillon, est d’abord marchand, puis il deviendra
régent.
Il se marie une première fois à 32 ans le 27.1.1733 avec Marie
CHERBONNIER, qui
décèdera le 22 avril 1742, quatre jours après la naissance de son
troisième
enfant. De son second mariage à 42 ans avec Marguerite Antoinette
PIPARD (le
6.11.1742 à Poitiers), Pierre aura cinq enfants, dont Charles (Sosa
114) qui
suit, et Marie Marthe qui épousera le cordonnier Pierre COUINAUD.
Génération 4
Charles AUPRETRE de
LAGENEST
(Sosa 114), né
vers
1745, fut « instituteur national » (intitulé que l’on trouve
dans les
actes). Il se marie le 25.9.1770 à Montmorillon avec Marie FONTAINE
MARIE (nous
reparlerons ci-dessous de la branche des FONTAINE MARIE, dans un
paragraphe qui
lui est consacré. De cette union naîtront quatre enfants, dont Marie
Marthe
Félicité qui suit, et Fleurant (né le 23 février 1780, qui sera
instituteur lui
aussi (comme son arrière-grand-père Jehan et son père Charles),
épousera
Elisabeth Anne DUFOUR, et dont les descendants porteront le patronyme
jusqu’au
XXème siècle.
Génération 5
Marie Marthe Félicité
AUPRETRE
LAGENEST
(Sosa 57)
est née le 29.3.1776 à Montmorillon. Elle mourra à 81 ans, en 1858).
Couturière, elle s’est mariée avec le coutelier Vincent ROBIN que l’on
a
mentionné plus haut.
Belle
suite d’instituteurs !
Il faut souligner qu’à
Montmorillon,
on peut trouver d’autres personnes ayant porté le patronyme AUPRETRE à
partir
du XVIIème siècle. Pour certaines, nous n’avons que de trop faibles
hypothèses
sur les liens avec nos ancêtres mentionnés plus haut, et pour d’autres,
il
semble n’y avoir aucun lien. On peut aussi retrouver ce patronyme à
Poitiers,
et certainement ailleurs dans la région.
VI.
Les
FONTAINE MARIE, une lignée de Maîtres chirurgiens
Comme
on l’a vu plus haut, la mère de Marie Marthe Félicité AUPRESTRE
LAGENEST (Sosa
57) est Marie FONTAINE MARIE (Sosa 115). Ce patronyme se rencontre à
Montmorillon depuis le début du XVIIème siècle. Nous listons ci-dessous
la
succession de nos ancêtres, en partant du plus ancien présent dans
notre arbre,
qui constituera la :
Génération 1
Claude
FONTAINE MARIE (Sosa 920), naît vers 1628 et décèdera à 74 ans en 1702.
Maître
chirurgien à Montmorillon, il épouse avant 1657 Catherine DU PINIER,
qui lui
donnera cinq enfants, dont notre ancêtre Louis, qui suit, et François
(né le 9
février 1660 à Montmorillon) qui se mariera avec Silvine ARGENTON.
Notons que Janine BLOT, généalogiste présente sur Geneanet, signale que l’on trouve la naissance le 14.2.1631 à Chateaudun (Saint Valerien) d’un Claude FONTAINE MARIE, qui pourrait être celui mentionné ci-dessus, d’autant plus qu’il est issu d’une famille de chirurgiens. Mais les preuves manquent pour « officialiser » cette piste.
Du
Moyen Age à la fin du XVII° siècle le
chirurgien intervient sur toutes les plaies extérieures du corps
(ulcères,
vésicatoires, ventouses, sangsues, remise des membres) et peut assister
les
femmes lors des accouchements difficiles. Il est parfois appelé barbier
car il
pratique, sur ordre du médecin, les saignées, mais se distingue
du
barbier barbant qui saigne aussi. Il possède tous les outils tranchants
requis
pour cet exercice et les autres pratiques chirurgicales de l’époque.
[Geneanet,
site de M. BONAVIA]
On pourra trouver un texte
intéressant
sur la communauté des maître-chirurgiens de Poitiers (1410-1792) à cette
adresse.
On peut lire dans le
Journal de
DEMAILLASSON, à propos du mariage du fils Louis FONTAINE MARIE :
« En
1668, Claude FONTAINE MARIE arrentait de Gilbert BABERT, notaire royal,
une
maison sise à Montmorillon, dans la rue allant du carrefour de la
Pierre au
parquet royal ».
Génération 2
Louis
FONTAINE MARIE (Sosa 460), sieur des Costes, Maître chirurgien comme
son père,
est né à Montmorillon le 10.6.1663, et y décèdera à 69 ans le
11.11.1732. A
l’âge de 28 ans, il se marie avec Marie CHOTARD (Sosa 461) qui lui
donnera dix
enfants, dont mon ancêtre Annet Alexis, qui suit
Marie CHOTARD est la fille
de Claude
CHOTARD, dit Candalle, et de Marie LAUVERGNIER, couple d’ancêtres que
l’on a
déjà mentionnés plus haut. C’est la sœur
de Jeanne (Sosa 457) qui a épousé Jehan AUPRETRE de LAGENEST. Deux
sœurs parmi
nos ancêtres : bel exemple d’implexe !
Génération 3
Annet
Alexis FONTAINE MARIE (Sosa 230) est né à Montmorillon le 28.1.1709. Il
sera
lui aussi Maître chirurgien. Il se marie à 27 ans (le 31.1.1736 à
Montmorillon)
avec Marie Marguerite LESCUYER.
Marie Marguerite LESCUYER
(Sosa 231)
est née à Montmorillon le 6 août 1715. Elle est la fille de Jacques
LESCUYER,
maître tailleur d’habits, et de Jeanne VACHER.
On a pu remonter la branche
LESCUYER
jusqu’à Jean LESCUYER, sieur du Prat (Sosa 1848), né au tout début du
XVIIème
siècle, qui était archer en la maréchaussée de Montmorillon.
Toujours
dans l’ouvrage de L.
LIEGE : « A l’instar des pompiers de nos jours, les archers
d’autrefois revêtaient leur uniforme et prenaient les armes seulement
quand le
Sénéchal avait besoin de leurs secours pour rétablir ou assurer parfois
la
tranquillité de la ville ».
Jean eut deux
enfants de sa femme
Catherine LEOBET :
·
Louis,
qui sera Maître pintier
Le
pintier n’était autre qu’un fabricant de pintes, probablement en étain.
La
pinte est l’ancienne mesure de capacité correspondant au demi-litre. Le
potier
d’étain (souvent le même) devait produire d’une façon plus générale la
poterie
et la vaisselle plate d’étain.
·
François
(Sosa 924), sieur de la Braguetrie, qui sera lui aussi Maître pintier
et se
mariera avec Jeanne GAULTIER (fille de Louis GAULTIER, sieur de
l’Islette, et
lui aussi archer). Ils auront Jacques LESCUYER (Sosa 462), Maître
tailleur
d’habits à Montmorillon, dont la fille Marie Marguerite LESCUYER (Sosa
231) se
mariera avec Annet Alexis FONTAINE MARIE, mentionné plus haut.
Concernant Jeanne VACHER
(Sosa 463),
mère de Marie Marguerite LESCUYER, son grand-père paternel était
Antoine
VACHER, sieur de Cremiers (marié à Diane MARTINET) ; son
grand-père
maternel était Louis de LA VERGNE, né vers 1621, sieur de Puy Cornet,
concierge
des prisons à Montmorillon.
Lu
sur le
site (Geneanet) de Guillaume de Tournemire : Histoire de la
famille Augier
de Cremiers et Augier de Moussac : « Famille
française. On décèle des Augier à Montmorillon-sur-Gartempe dès
le XIIe siècle ; ce n'est toutefois qu'à partir du XVe siècle que la
filiation
peut être suivie avec précision. Les Augier ont toujours occupé en
Poitou et particulièrement
à Montmorillon (Vienne) une place importante. La magistrature, le
sacerdoce,
l'armée se partageaient à chaque génération les membres de cette
famille.
L'office de lieutenant-général civil de la sénéchaussée de Montmorillon
(l'une
des plus étendues de France) est resté au cours du XVIIIe siècle
pendant 3
générations aux mains des Augier de Moussac. Félix Augier ajouta à son
nom
patronymique celui de Moussac, nom d'une terre située à 3 km de
Montmorillon où
les Augier possédaient des biens aux XVIe siècle. Il y avait acheté en
1692 une
assez importante maison. Son petit-fils, Laurent Augier de Moussac,
avocat,
(1705-1780), lieutenant-général civil de la sénéchaussée de
Montmorillon exerça
de 1747 à 1767 la charge anoblissante de conseiller-secrétaire du roi
près de
la chancellerie près du parlement de Besançon. C'est lui qui fit
construire en
1755 à Montmorillon le très joli hôtel Moussac, toujours debout
aujourd'hui.
... Laurent Augier de Moussac eut entre autres enfants deux fils,
Jean-François
(1732 - 1815) qui continua la descendance Augier de Moussac et charles
Antoine,
auteur de la branche des Augier de Cremiers
qui prirent le nom d'un fief situé près de Montmorillon et entré dans
le
patrimoine familial en 1712. »
Annet
Alexis et Marie Marguerite auront deux enfants :
- Pierre FONTAINE, qui sera
marié à
Florence REVERARD.
-
Marie Marthe Félicité
(Sosa 57), dont
on a parlé plus haut, qui épousera le coutelier Vincent ROBIN.
VII.
En
guise de conclusion
Nous
avons donc pu rencontrer, tout au long de cette
exploration de nos ancêtres de Montmorillon, un nombre non négligeable
de
Montmorillonnais(es) qui ont vécu dans cette commune depuis le début du
VIIème
siècle. Citons-les (dans le désordre…) :
ROBIN,
FAURE, MONTAN, AUPRETRE LAGENEST, FONTAINE MARIE,
LESCUYER, LACOUX, CHOTARD, VACHER, GAULTIER, LAUVERGNIER, BOUCHER,
MAGNAC,
BOBIN, TEXIER, CHAMPION, PASQUET, CHASTAGNAT, de LA VERGNE,
CHERBONNIER,
PIPARD, COUINAUD, DUFOUR, ARGENTON, MARTINET, REVERARD. Par contre,
nous
n’avons pas mentionné dans ce document les parrains et marraines
choisis lors
des baptêmes, qui sont assez fréquemment choisis parmi les habitants
occupant
des positions sociales particulières. Citons par exemple les LADMIRAULT
(François et son fils Louis, sieurs de Vautibault), AUGIER, GOUDON, LE
BEAU, VEZIEN…. Pour finir, n’oublions pas que
ce document reste ‘’daté’’ : la construction d’un arbre
généalogique est
en constante évolution (c’est en partie ce qui fait son charme…), et il
est
difficile de savoir ce que l’avenir de nos recherches nous réserve…