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Duguay-Trouin, corsaire français



Nous avons déjà mentionné Jacques Cartier, avec qui nos cousins d’alors s'étaient embarqués, puis les corsaires Surcouf et Guyot-Duclos, nos cousins par alliance.  Nous allons découvrir  le grand Duguay-Trouin, dont nous vous rappelons plus bas quelques éléments de sa biographie.


René Trouin naît à Saint-Malo le 10 juin 1673. Son père Luc Trouin, sieur de la Barbinais, riche négociant, y commande des navires armés tantôt pour la guerre tantôt pour le négoce.  L’enfant est mis en nourrice au village Du Gué, proche de la Barbinais, tout près de Saint-Malo. Ce nom Du Gué deviendra plus tard le nom distinctif de René, sous plusieurs orthographes.  On le connaît maintenant sous le nom Duguay-Trouin.

      Duguay-Trouin, corsaire     
On fait visiter l
a « maison natale » de Duguay-Trouin à Saint-Malo, au n°2 de l’ancienne rue Croix du Fief. « …La croix du fief se dressait près de la poterne de la Blaterie qui ouvrait à travers le vieux rempart sur l’anse de la mer bonne, et marquait la limite du fief épiscopal de la ville de Saint-Malo… ». « …Cette maison fut acquise par delle Marguerite Boscher épouse et procuratrice de n.h. Luc Trouin, sr de la Barbinais suivt contrat du 4 octobre 1680 pour 5200l. » [ Le Nepvou de Carfort, Société Historique et Archéologique de l’arrondissement de Saint-Malo, séance du 13 novembre 1911]
       Cet achat ne portait que sur une partie de l’immeuble : deux boutiques au rez-de-chaussée, et le deuxième étage. C’est à cet étage que l’on trouve un vitrail représentant les armes des Grout, propriétaires de la maison un siècle avant. Rappelons que Guyon Gaignet, époux de Jacquette Grout, est le frère de Françoise Gaignet, ancêtre de René Trouin. Ce dernier était donc né lorsque ses parents firent l’acquisition de la maison où il passa ses jeunes années.

            Ses parents le destinant à rentrer dans les ordres, il fait ses études dans le collège de Jésuites de Rennes, et poursuit sa philosophie à Caen. De passage à Caen, son frère aîné Luc ne pourra que constater qu’il mène une vie agitée, peu compatible avec une carrière ecclésiastique.

            Ayant perdu son père à 14 ans, puis rapidement son oncle René Trouin, consul en Espagne, c’est son frère aîné qui le soutient dans sa résolution de prendre la mer. Embarqué à 16 ans, il fait sa première campagne sur une frégate de 10 canons. Malgré un continuel mal de mer et des combats sanglants, il persiste dans sa résolution. On lui confie alors à 18 ans le commandement d’une frégate de 14 canons. Capitaine-corsaire enfin, son bateau est jeté sur les côtes d’Irlande par la tempête ; il s’empare d’un château et brûle deux vaisseaux malgré une vive opposition des anglais.

            A 21 ans, au commandement de la Diligente (36 canons, 250 hommes d’équipage), il doit abaisser son pavillon au cours d’un combat et est fait prisonnier, puis enfermé à Plymouth ; il peut s’évader grâce à l’amour d’une jeune anglaise, épisode qui servira de sujet à une petite pièce de théâtre en 1784.

            En 1697 il passe de la marine marchande à la marine royale. Son courage, son génie du commandement et de la guerre de course en font un bras armé essentiel pour Louis XIV dans sa lutte contre l'Angleterre, l'Espagne et la Hollande, pour la maîtrise des mers et des routes commerciales.     

            Anobli en 1709, il a à son actif la capture de seize navires de guerre et de plus de trois cents navires marchands. Ses lettres de noblesse lui attribuent la devise : "Dedit haec insigna virtus" (le courage lui a donné sa noblesse).

            Son plus haut fait d’armes est en 1711 la victoire de Rio de Janeiro contre les portugais. La rade, fermée par un goulet plus étroit que celui de Brest, protégée par sept vaisseaux portugais et défendue par sept forts armés par 12 000 hommes, est prise par les sept vaisseaux de l'escadre de Duguay-Trouin et ses 3 200 hommes de troupes de débarquement.  Cet exploit marque la fin de sa vie embarquée.   

            En 1728, Louis XIV le fait Lieutenant-général des armées navales de la France. Il sert encore la marine avec le grade de Lieutenant général de la Marine, commandant successivement la Marine à Saint-Malo puis à Brest, l'escadre pour le Levant et enfin le port de Toulon.

            Après tout ces triomphes il finit ses jours à Paris où il meurt le 27/9/1736.

            Il nous a laissé ses mémoires, imprimées à Paris en 1740 par les soins de son neveu La Garde, mettant en avant un message lancé à la jeunesse : « L’aveu sincère que je fais des esgarements de ma jeunesse et des extrémités où m’ont jetté les mauvaises compagnies et une inclination trop violente pour le beau sexe, doit servir de lezon aux jeunes gens pour les engager à éviter de pareils précipices et à ne pas se livrer à cette passion tirannique qui nous rend ses esclaves le reste de notre vie. » [ Le Nepvou de Carfort, Société Historique et Archéologique de l’arrondissement de Saint-Malo, séance du 13 novembre 1911]





Auteur : Catherine Meste-Nerzic.      Pages réalisées avec Kompozer.