Le site de généalogie de Catherine et Michel Meste



Du rififi à Lescar au XIXème siècle

Michel Meste (Sosa 1)



Le cadre des événements

Tout commence avec la naissance à Lescar en 1817 du principal protagoniste : Jean-Pierre Meste Sosa 16, (dit Maucor, ou Mauco, du nom de la commune de Maucor, tout près de Morlaàs, où son grand-père Bernard est né). Ses parents sont Jean Meste Maucor et Marie Adam-Balagué, qui sont tous deux boulangers. Ci-dessous l’arbre des protagonistes dont il est question ci-dessous :

Arbre de la famille Meste de Lescar


Jean-Pierre se marie à Lescar en 1840 avec Marie Péré dite Migencer, qui vit avec ses parents dans la « maison Migencer » de la rue Lacaussade de Lescar.

Les parents de Marie Péré sont Pierre Péré (dit Migencer) et Marie Henriette Haurie dite Brouhena.

Les jeunes mariés vivront quelques années dans la maison Migencer : c’est là qu’ils vont avoir leurs deux enfants : Jean (en1842) et Henriette (en 1845), qui mourra à 22 ans.

 

Le début des problèmes survenus

Le premier événement va intervenir dans la famille le 2 septembre 1847 : un jugement du tribunal de Pau va être rendu :

A la requête du sieur Jean-Pierre Meste, il a été procédé, au préjudice de Marie Henriette Haurie et Pierre Péré [ses beaux-parents], à la saisie d’un ensemble d’immeubles (maison, granges, ainsi que 9 pièces de terre d’environ 9 hectares…

Nous n’avons pas encore pu trouver l’origine de cette saisie.

Les beaux-parents de Jean-Pierre n’ont pas dû beaucoup apprécier.Quatre ans après, au recensement de Lescar de 1851, on ne retrouve dans la maison Migencer que l’épouse de Jean-Pierre et leurs deux enfants, ainsi que ses beaux-parents. Jean-Pierre a disparu ! Où est-il ? Au recensement de 1856, on le retrouve avec sa femme et leur fils Jean, alors que leur fille Henriette est avec ses beaux-parents dans la maison Migencer.

On va perdre sa trace ensuite jusqu’en 1866 (pas de recensement à Lescar disponibles de 1856 à 1901), date à laquelle on le retrouve à Pau avec de gros problèmes de santé, avec les conséquences graves que l’on décrit ci-dessous.

 

Le premier jugement au tribunal de Pau

Le 11 janvier 1866, Jean-Pierre a 49 ans, et ses enfants Jean et Henriette respectivement 23 et 20 ans. Ce jour-là, le tribunal de Première Instance de Pau rend un jugement :

Vue la requête présentée par Jean et Henriette Meste Maucor, par laquelle ils exposent que Jean-Pierre Meste Maucor, leur père, est dans un état habituel de démence tel qu’il est de son propre intérêt et de celui de la famille que son interdiction soit prononcée,

         - Que sa folie consiste à courir les rues, à chanter, à parler sans savoir ce qu’il dit, à menacer les personnes de coups de bâton, de telle sorte que l’on fut dans la nécessité de l’interner à la Maison Centrale de Pau, où il se trouve encore sans que son état présente aucun symptôme d’améliorations.

      - Que dans cet état ses biens ne sont pas fructueusement administrés, qu’un de ses créanciers menace de faire tout exproprier, alors qu’une partie des immeubles suffirait pour les désintéresser …

 
... le tribunal ordonne que ledit Jean-Pierre Meste Maucor demeurera interdit et qu’au préalable un conseil de famille devra se réunir.

 
Suite à ce jugement et à la réunion du conseil de famille, son fils Jean est nommé administrateur des biens de son père.

 

Le mariage de Jean

Deux ans après, le 11 août 1868, jour du mariage du fils aîné de Jean-Pierre : Jean Meste (avec Marie Coy), on retrouve ce dernier sous le même toit que ses parents Jean-Pierre et Marie Péré (sa jeune sœur est décédée). Par contre, Jean-Pierre est dans l’impossibilité de donner son consentement au mariage, et seule Marie Péré assurera cette obligation.

Le matin de ce jour de mariage, un contrat de mariage est signé devant Me Joanlong.

10 jours après, le 21 août, le même notaire procède à la succession de Jean Meste (grand-père du jeune marié, décédé deux ans avant) ainsi qu’à la liquidation de la communauté qu’il a formée avec son épouse Marie Adam-Balagué.

5 ans plus tard, par un jugement du 6 juin 1873 (Me Lahitte), Jean-Pierre Meste est relevé de l’interdiction dont il avait été frappé par le jugement de 1866.

Il mourra 3 ans après, à l’âge de 59 ans.

 

Suite et fin des problèmes familiaux

Passons à la génération suivante : celle des enfants du couple Jean Meste et Marie Coy : En 1903, leur fils aîné Pierre Meste (mon grand-père), ayant trouvé un travail à Bordeaux et désirant s’y marier avec Ida Sempé, va solliciter le consentement officiel de ses parents (acte du 27.4.1903).

10 jours après, ces derniers refusent formellement de consentir à ce mariage (procès-verbal dressé par Me Cambuston de Lescar).

6 jours après (le 13 mai), les parents Jean et Marie font tous deux un testament qui privilégie leur fils cadet Bernard. Tiennent-ils rigueur à Pierre de s’être « expatrié » à Bordeaux ? C’est Bernard qui héritera plus tard de la « maison Migencer » de la rue Lacaussade, et Pierre fera sa vie à Bordeaux.

Toujours est-il que les descendants des deux frères Pierre et Bernard s’entendront plus tard très bien, et qu’en particulier de nombreux voyages Toulouse-Lescar renforceront ces liens. J’en ai été le témoin quand j’étais jeune, en ignorant évidemment les événements décrits plus haut. C’est la recherche généalogique sur la piste de mes ancêtres et la fréquentation des archives qui m’ont fait découvrir tout cela, rappelant que la vie n’est pas un long fleuve tranquille !








Auteur : Michel Meste.      Pages réalisées avec Kompozer.